Cette section satisfera votre curiosité sur les cuisines française et chinoise. La nourriture française correspond-elle à l’estomac chinois de Yun ? Quelles différences entre les repas chinois et français ? Quels sont les points auxquels les Français doivent faire attention lors d’un repas chinois ? C’est une comparaison gastronomique et philosophique qui montre que Yun Tao est un vrai « chīhuò » (gourmand).

J’aime bien la baguette, surtout la baguette chaude. Je vais souvent à la boulangerie vers midi pour acheter une baguette qui vient de sortir du four. Croquant quelques petits morceaux, je cours sur le trottoir comme « un petit Parisien ».

Je mange la baguette avec les pâtes françaises, mais parfois avec les pâtes de tofu ou du piment chinois. Cela produit un goût spécial. J’essaie de mélanger la crème et la sauce de soja avec les pâtes. 

Les vacances à Shanghai étaient dures pour moi, car il n’y avait pas de baguette dans mon quartier. Or en septembre 2017, je trouve tout à coup quatre vendeurs de baguette. Elles sont plus grandes que les baguettes françaises, généralement pour deux personnes, et plus chères, 16 yuans (2 euros), mais très populaires.

Je suis très heureux de voir les Chinois manger des baguettes, de même que j’apprécie que les Français goûtent les raviolis faits de ma main. C’est un double bonheur pour moi dans une vie franco-chinoise.

 

La pâtisserie occidentale a un grand marché en Chine, notamment à Shanghai et d’autres grandes villes dont la population combinée dépasse 100 millions. Même si le prix des gâteaux est déjà aussi cher, voire plus qu’en France, les Chinois sont friands de goût exotique. Mais ce sont les pâtisseries asiatiques qui occupent le marché, et les employées ont souvent des diplômes français. 

« Pourquoi les Français ne veulent pas ouvrir des pâtisseries à Shanghai ? Ils n’aiment pas l’aventure, même s’ils peuvent gagner plus ? » Lorsque j’étudiais un projet pour l’économie française, j’ai posé cette question à plusieurs pâtisseries. Leurs réponses étaient plus actives que j’avais pensé. « Moi, j’ai quarante ans, j’ai ma famille et mes enfants ici. Mais je crois que les jeunes veulent aller à Shanghai, ce serait une très bonne expérience pour eux. » « Bien sûr, on veut gagner plus, mais on ne connait pas du tout Shanghai et la Chine, et la langue chinoise. »

Donc on pense à tort que les Français sont immobiles ou paresseux. Un boulanger français dans l’Aube, Cédric Vaivre, a été condamné à 3000 euros d’amende pour avoir ouvert sa boutique 7 jours sur 7 en saison touristique[1].  Il deviendrait riche s’il ouvrait sa boutique en Chine, car il est déjà devenu une star laborieuse dans la presse chinoise.

[1] http://www.leparisien.fr/societe/un-boulanger-de-l-aube-condamne-a-3000-euros-d-amende-pour-avoir-trop-travaille-13-03-2018-7606242.php 

Malheureusement les médias français s’occupent plus de la situation des Chinois pauvres, et non du marché de pâtisserie en Chine qui est une opportunité pour certains Français ambitieux.

Mes parents aiment aussi la baguette. Ils adorent le veau, une spécialité française. Depuis leurs vacances en été 2012, maman n’a jamais oublié le veau français, car c’est une viande particulièrement tendre : Ce qui est appréciée par toutes les personnes âgées. Donc chaque fois que je retourne à Shanghai, je cuisine du veau la veille de mon départ et je le lui apporte. C’est le cadeau qu’elle aime le plus.

Mais ce ne sont pas tous les aliments français qui plaisent aux Chinois. Ma famille aime bien le saumon fumé et le foie gras avec la confiture de mûres. Ils peuvent dégustent du jambon cru, mais eux et huānhuān, notre chienne, ne touchent pas au saucisson. En revanche, pour moi, déguster de petits morceaux de saucisson et m’asseoir sur les quais de la Seine sous le ciel bleu, c’est une journée très agréable. J’aime aussi les champignons crus, en fait toutes les salades crues.

Il y a deux différences essentielles entre les repas chinois et français.

1. Au restaurant, les Français ne mangent que leur propre assiette, mais les Chinois partagent tous les plats. C’est bien le « chacun pour soi » occidental et le « tous pour tous » chinois !

2. Un repas très complet français comprend généralement l’apéritif, l’entrée, le plat ou les plats, le fromage et les desserts, dans cet ordre. Par contre, un repas chinois peut comprendre plus de 10 plats que l’on mange en même temps. Les Français distinguent précisément le goût de chaque plat, mais les Chinois dégustent chaque goût en les mélangeant. Tout comme l’éthique française attache de l’importance à l’individu, alors que l’éthique chinoise repose sur les relations entre les individus.

Les Français se sont souvent trompés sur ce dernier point.

Le soir du 11 janvier 2008, en tant que chef de cuisine chinoise, j’ai fait huit plats pour mes amis français. 1. Morceaux de porc sauté aigre-doux ; 2. Morceaux de bœuf et de poivron sauté avec sauce aux huîtres ; 3. Ailes de poulet avec marinade chinoise ; 4. Haricots verts et pommes de terre sautées avec sauce soja ; 5. Pampus (poisson ressemblant au turbot)  avec sauce soja ; 6. Soupe de petites boules de bœuf, chou-fleur, champignons et vermicelles ; 7. Raviolis ; 8. Riz sauté Tao (ma spécialité).

Mes amis français adoraient mes plats et ont tout mangé dès le premier plat jusqu’au huitième. Ils avaient trop mangé pour finir les derniers. Maintenant à chaque repas chinois, je rappelle d’abord aux Français la façon de manger chinoise. Enfin, je trouve que ce que les Français aiment le plus ce sont les morceaux de porc sauté aigre-doux, comme les Shanghaiens.

Il y a 6 remarques importantes dans un repas chinois :

1. On boit de l’eau ou du thé chaud ;

2. Les plats piquants sont souvent plus forts que les Français ne l’imaginent ;

3. Les poissons ont souvent beaucoup d’arêtes ;

4. Les petits pains chinois sont remplis de jus, il faut mordre petit à petit et doucement, sinon le jus jaillit de la bouche et tout le monde pourrait en être victime.

5. La quantité d’un plat en Chine est beaucoup plus importante qu’en France, notamment en province.

6. Les Chinois sont très chaleureux, ils ne cessent de vous inviter : « chī ! chī ! » (Mangez !). On ne peut et doit pas tout suivre, sinon on grossirait immanquablement !

 

Ainsi les tables et les chaises de restaurant en Chine sont beaucoup plus grandes qu’en France, car il faut mettre plusieurs plats en même temps. Donc, j’étais étonné par les tables et chaises très petites lors de ma première visite dans un restaurant français. Néanmoins, j’adore la décoration traditionnelle française, car cela est exotique et me renvoie dans le temps passé.

Il y a deux goûts dans la gastronomie française : celui de la nourriture et celui de la culture. Pour cette dernière, la culture du service et la culture de l’inspiration.

Un plat de salade, dans les restaurant chinois, est une peinture, chez les Français, une décoration, mais chez les Américains, même dans un restaurant chic à Washington DC, des herbes folles. Tout comme leur gouvernance présidentielle.

Au restaurant le Procope à Paris, fondé en 1686, on peut s’asseoir à la place de Lamartine et de Diderot, il y a un petit panneau qui indique le nom des personnages sur le mur à côté de la place où ils étaient installés régulièrement. Cela nous rappelle l’âge d’or de la France. Notre dialogue devient celui de deux grands intellectuels français à travers le temps…

« Gouverner un grand pays comme faire cuire de petits poissons. [1]» dit Laozi. De même que Brillat-Savarin : « La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent. » La France et la Chine ont les meilleures gastronomies du monde.

[1] 治大国若烹小鲜(en pinyin : zhì dà guó ruò pēng xiaǒ xiān)

Tandis que les restaurants chinois se développent dans le monde, pourquoi on n’y implante pas de restaurants français ? Je crois que le monde des « chīhuò » (gourmands) sera de plus en plus harmonieux.

La prochaine section : Reine et Princesse

   Cette section racontera l’observation de Yun sur les Françaises et les Chinoises. Au début de son séjour à la Capitale d’amour, Paris, ce pauvre homme étranger perd beaucoup de chance à cause de sa prononciation parisienne à la chinoise : j’ai « sans(cent) petites amies ». C’est une comparaison culturelle et humoristique qui présente, aux yeux d’homme chinois démocratique, les féminisme à la française et à la chinoise.

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L'Autobiographie de Yun Tao raconte ses 12 ans d’aventures dans la démocratie française.  Se plonger dans la sagesse de la nation française ; apprendre des citoyens français ; comprendre « le mal français » ; comparer l’Occident et l’Orient ; traverser le passé, le présent et le futur ; découvrir une voie pour la Chine libre et rechercher les causes de notre « échec occidental », c’est aussi une alerte pour réveiller tous les Français qui aiment vraiment la France.

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