Cette section racontera l’observation de Yun sur les Françaises et les Chinoises. Au début de son séjour à la Capitale d’amour, Paris, ce pauvre homme étranger perd beaucoup de chance à cause de sa prononciation parisienne à la chinoise : j’ai « sans(cent) petites amies ». C’est une comparaison culturelle et humoristique qui présente, aux yeux d’homme chinois démocratique, les féminisme à la française et à la chinoise.

D’après les Chinois, la France est reconnue comme un pays féministe. Jeanne d’Arc sauve la France et « couronne » Charles VII. Les dames ouvrent leur salon aux Lumières. Les femmes poussent le Roi qui se cache à Versailles à aller à Paris pendant la Révolution. Les Françaises sont considérées comme Maîtresse de l’homme, elles font progresser le droit des femmes dans le monde entier. Dans mon imagination, elles étaient à la fois la déesse que j’adorais et la « tigresse » dont j’avais peur.

J’étais donc très étonné lorsque j’ai vu une fille française de vingt ans faire de bons repas. Je me suis demandé si c’était le féminisme à la française, car en Chine les « extrémistes-féministes » refusent de faire la cuisine pour défendre leur droit à l’égalité. « Je ne fais pas de cuisine » signifie que « je ne fais pas de ménage après le mariage », voire « je ne fais pas d’enfant non plus ». Les hommes chinois font donc tout. Si la science se développe, ils feront bientôt les bébés eux-mêmes. En particulier, les hommes de Shanghai qui sont reconnus pour leur « machisme à la shanghaienne » : « faire les courses, faire la lessive et faire la cuisine ».

 

Pourtant « la cuisine est l’art de vivre, on en profite. Cela n’a rien à voir avec le féminisme. » Aucune française ne m’a déclaré qu’elle était fière de ne pas faire de cuisine. Peut-être peuvent-elles sauver les pauvres hommes shanghaiens, cela rapprocherait l’amitié franco-chinoise.

Les Françaises ont très bon goût pour la mode. Mais les Chinoises s’habillent parfois étrangement, elles oublient le premier principe du savoir-vivre chinois : « zhōnɡyōnɡ » (juste milieu). Par contre, les Françaises se contrôlent parfaitement comme les dames confucéennes. Les Chinoises sont fascinées au point qu’elles font la queue devant la porte des magasins aux Champs-Elysées. Elles ont parfois des difficultés à choisir leur propre style, à l’inverse des Françaises qui s’habillent bien pour manifester leur particularité.

Heureusement les jeunes filles chinoises s’habillent de mieux en mieux. Grâce au mouvement du costume traditionnel chinois (hànfú) qui symbolise la renaissance de la Chine confucianiste, elles retrouvent leur âme de beauté classique.

costume traditionnel chinois (hànfú)

En 2017, lors de vacances en Chine, la mode à Shanghai me semble avoir dépassé Paris, l’ancienne capitale de la mode.

Le charme n’est pas un privilège des jeunes. Les Françaises âgées s’habillent aussi à la mode, voire plus élégamment que les jeunes. Le temps ne diminue pas leur beauté, mais multiplie leurs magies. Cela me rappelle souvent les Chinoises à l’époque de « la République de Chine » (1912-1949). Elles étaient aussi élégantes que les Françaises, ainsi ma grande mère, une fille née en 1914 à Suzhou. C’est une ville de plus 2500 ans, « un paradis terrestre » reconnu pour ses élégants jardins traditionnels et une « tour de Pise » chinoise construite en 907. 

 

La révolution de Mao ne dégradait pas la nature noble de ma grande mère. Chaque fois quand elle descendait d’une « séance de lutte » ( où la foule insultait « les ennemies du peuple »), elle marchait comme une Première dame sortant de l’avion lors d’une visite à l’étranger. Quand elle me racontait une scène où elle lançait le cerf-volant avec un jeune étudiant à côté du Lac Tai (Le troisième plus grand lac de Chine avec 2 250 km²), j’ai vu sa jeunesse éternelle.

Depuis cent ans, les Chinoises de « la République de Chine » (1912-1949) sont considérées comme les femmes les plus belles et élégantes jusqu’aujourd’hui.

Cependant à cause de la révolution culturelle qui a fait de chaque jeune « un gardien de Mao », les Chinoises âgées d’aujourd’hui n’osent pas libérer leur ambition de beauté perdue.

La Chine antique s’appelait « Huáxià » (华夏), la nation chinoise est la nation de « Huáxià ». Il s’agit de « la beauté d’habilement » (Huá ) ainsi de « la politesse » (xià). Or la Chine d’aujourd’hui semble avoir besoin de l’aide des Françaises pour retrouver sa tradition.

Les Françaises sont les trésors de la France, mais j’ai mis beaucoup de temps à apprécier leur séduction vivante.

Le 20 janvier 2008 était le Grand Jour, pour la première fois j’entrais à Paris, la ville la plus romantique du monde. Pendant toute la route, mes amis m’ont parlé des filles parisiennes. Or je n’ai pas reconnu les mots « jolie fille » à cause mon français. Écouter est toujours plus difficile que lire.

En fait pour moi qui venais d’arriver en France, les filles et les hommes étaient tous des êtres étrangers. Ethnologiquement il n’y avait pas de différence entre les Françaises et les Français. Elles étaient des ethnies différentes plutôt que des « filles » contre des « hommes ».

En Chine, j’ai été séduit par des Françaises « fictives » dans les films. Par contre, en France, face aux Françaises « vivantes » à côté de moi, j’ai perdu ma nature d’homme. Elles étaient plus belles que des stars, mais il me semblait qu’il y avait un écran entre nous. Heureusement, l’héroïsme des Françaises a brisé l’écran et fait du spectateur un acteur.

L’histoire a commencé par une bêtise que j’ai faite au cours du premier repas à Paris. Mes nouveaux amis parisiens étaient très curieux de savoir comment moi, un homme de 33 ans, je pouvais quitter la Chine pour étudier la démocratie française. Ils m’ont demandé si j’avais une petite amie. Je leur ai répondu en levant le menton comme les Parisiens : « Sans petite amie ». Il me semblait que cette expression était plus élégante que « non ». Or grâce à la prononciation française, j’avais « cent petites amies ». Dès lors j’ai perdu beaucoup de chances de connaître les filles, car mes amis les ont averties : « Attention, Yun a déjà eu cent petites amies ! »

Evidemment l’amour n’est pas le chiffre mais l’excellence. L’amour est une fantaisie vraie, c’est un rêve dans la réalité. L’amour est inséparable avec la douleur, mais la douleur engendre le bonheur. Heureusement en France, je suis un garçon du bonheur sans douleur. 

Le décalage horaire ne change pas seulement les aiguilles de ma montre, mais aussi la période de ma vie. Moi, qui étais un homme en Chine deviens un garçon en France. Les filles chinoises sont les Princesses qui me demandent un « Grand Bond en avant », mais les filles françaises sont les Reines qui me donnent une chance « à la recherche du temps perdu ». 

La différence entre les Reines françaises et les Princesses chinoises consiste dans la façon d’exprimer l’amour. Les Françaises sont plus actives que les Chinoises, elles sont les Reines qui choisissent celui qu’elles aiment. Par contre les Princesses chinoises acceptent celui qu’elles adorent. Les Reines donnent à leur garçon ce qu’elles ont pour l’aider à réussir, parce qu’elles règnent. Par contre les Princesses disent à leur homme ce qu’elles veulent pour l’encourager à réussir, parce qu’elles le dominent.

Les Reines sont courageuses, elles acceptent le mariage dans un logement en location. Elles ne refusent pas une aventure avec leur garçon pour le bonheur à venir. Par contre les Princesses veulent leur propre domicile comme la pierre angulaire de l’amour, car elles souhaitent une vie stable.

Les Reines sont les artistes de la vie. Elles pensent que l’échange de la gastronomie franco-chinoise est un principe de joie. Elles aiment bien m’apporter les desserts français faits de leurs mains pour accompagner mon repas chinois. Cela stimule mon potentiel culinaire à faire une soixantaine de plats pour que chaque échange soit différent. Par contre les Princesses pensent que l’art des cuisiniers me plaît plus que leur compétence culinaire.

Les Reines apprécient leur garçon qui raconte la philosophie et l’art chinois, comme la conception dans les lavis en noir et blanc. Puisque mes études en démocratie me font de plus en plus pauvre, une jeune Reine m’a consolé en chinois : « Nǐ de hébāo kōng, dàn nǐ de nǎodɑi hěn yǒu qián [1]» (Ton portefeuille est vide, mais ta tête est pleine de richesse). [1] 你的荷包空,但你的脑袋很有钱。

Mais les Princesses me regardent comme un « intellectuel pauvre » et elles m’apprennent à gagner de l’argent.

Les Reines sont les Maîtresses de la France. Elles introduisent leur garçon à la vie française : De la présentation des coutumes à l’explication des factures, de l’utilisation des épices à l’assemblage de meuble, de la guide en extérieur à l’infirmière à domicile, … Elles symbolisent la générosité d’une nation et font d’un étranger un habitant. Les Princesses sont les patronnes de la Chine, elles font de l’homme leur employé.

Les Reines regardent la démocratie comme la nature d’une société moderne. Lorsqu’elles connaissent mon rêve d’être le « Tocqueville chinois », aucune ne se moque de moi. Au contraire elles m’apprennent le fonctionnement, me présentent leur carte d’électrice, m’expliquent les programmes, m’aident à corriger mes textes. Elles ne changent pas mon rêve mais le soutiennent, car les Reines décident du destin de l’homme.

Les Reines sont très attentives. Par rapport aux Princesses qui préfèrent manifester leur satisfaction, les Reines souhaitent me faire plaisir. Un été, une Reine m’a conduit dans la montagne pour goûter la nature que j’adore, elle le sait. Après ce magnifique tour, elle n’a pas cessé de me demander : « Nǐ gāoxīng má ? » (Est-ce que tu es content ? » J’ai été très touché. Quelle grande joie !

Bref, les Reines françaises ressemblent plutôt aux Chinoises confucéennes dans l’histoire. Mais les Princesses chinoises correspondent plutôt à l’image des Occidentales d’une société dite « capitaliste » dans les films américains. C’est une conséquence de la popularité de la culture d’« Hollywood ».

La prochaine section : J. O. à Pékin et la piscine à Paris

   Lorsque tous les Chinois sont fascinés par J. O. à Pékin,  l’auteur est attiré par la piscine à Paris. Cette section raconte comment Yun découvre l’esprit de la démocratie dans la vie sportive en France.  

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L'Autobiographie de Yun Tao raconte ses 12 ans d’aventures dans la démocratie française.  Se plonger dans la sagesse de la nation française ; apprendre des citoyens français ; comprendre « le mal français » ; comparer l’Occident et l’Orient ; traverser le passé, le présent et le futur ; découvrir une voie pour la Chine libre et rechercher les causes de notre « échec occidental », c’est aussi une alerte pour réveiller tous les Français qui aiment vraiment la France.

 

 

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